L’épicondylite du coude

L’épicondylite du coude, également appelée « Tennis elbow » ou « Syndrome douloureux latéral du coude » est une inflammation des tendons prenant naissance au niveau de l’épicondyle latérale de l’humérus, c’est à dire la partie inférieure et externe de l’humérus, juste au dessus de l’articulation du coude. 

Cette pathologie est relativement répandue dans des activités sollicitant l’avant-bras, le poignet et les doigts. Elle trouvera un terrain favorable lorsque l’individu réalisera des mouvements de type répétitifs, en torsion ou non, à charges faibles ou importantes, avec peu ou pas de périodes de récupération.

Ces mouvements vont à terme engendrer des inflammations au niveau du tendons puis une dégénérescence de ceux-ci (si rien n’est fait). Dans des cas plus avancés, l’apparition de calcifications puis une rupture d’un ou de plusieurs tendons peut arriver, ce qui reste très rare. 

 

J’attire votre attention sur l’utilisation d’antalgiques, à des dosages plus ou moins importantes, sans traitement kinésithérapeutique de fond, permet de soulager à court et moyen terme la douleur sans nécessairement agir sur la cause principale du problème, laissant ainsi continuer l’évolution négative de la pathologie assurant un terrain favorable à l’arrivée de calcifications…

 

Dans quels cadres peut-on déclarer cette pathologie ?

Dans le cadre d’une épicondylite, ce sont les muscles extenseurs de l’avant bras qui sont touchés.

Ces muscles assurent l’extension du poignet et des doigts ainsi que les mouvements de supination, c’est à dire les mouvements permettant de ramener la paume de main vers le plafond.

On comprend ainsi mieux pourquoi, les métiers de bureaux (avec souvent une pathologie de l’épaule sous jacente, obligeant les muscles de l’avant bras à travailler davantage pour assurer la tâche demandée) ainsi que les métiers plus mécaniques et répétitifs tels que les ouvriers, les mécaniciens, les coiffeurs ou les femmes de ménages, où les mouvements sont saccadés et rapides, sont les métiers les plus touchés.

 

Les personnes pratiquant le tennis avec une tension au niveau de la raquette trop importante, une exécution du geste peu adéquat et où la sollicitation des muscles de l’avant bras se fait de manière répétitive et à forte contraintes peuvent également être touchés par la tendinopathie latérale du coude. Cependant, la prévalence de cette pathologie dans le cadre sportif demeure relativement négligeable par rapport à celle liée à l’activité professionnelle. 

 

La mécanique d’apparition de la pathologie

Les tendons s’insèrent sur l’os au niveau de l’épicondyle latérale de l’humérus. Leur ensemble permet de réaliser un cordage solide, capable d’amortir les chocs et les tensions exercés par les muscles, lors de mouvements à intensité forte ou à intensité faible mais répétitive.

Lorsque l’on arrive à une intensité et une charge trop importante par rapport à ce que le cordage peut supporter, alors celui-ci fini par se fissurer, s’effilocher et s’amincir. Un processus de cicatrisation naturelle, va se mettre automatiquement en place, afin de réparer l’endroit lésé. Cela nécessitera non seulement une période de repos, plus ou moins importante, mais également une prise en charge adéquat.

Si malgré tout, l’utilisation du cordage est de même intensité et de même type, sans prise en charge adaptée, alors le processus de cicatrisation naturelle va être compromis et remplacé par une cicatrisation « grossière » avec l’apparition de cicatrices épaisses, discontinue dont les fibres seront organisées de manière anarchiques mettant à mal la fluidité et l’architecture du tendon. Il en va de soit que la solidité du tendon et par conséquent la force pouvant être exécutée par le membre supérieur sera compromise voire diminuée.

 

Le traitement

Avant toute chose, la mise au repos du membre lésé ainsi qu’un éloignement de l’activité causant la problématique est nécessaire.

Dans la majorité des cas, de simples assouplissements locaux puis de type « chaines musculaires » permettront d’améliorer significativement la symptomatologie sans nécessairement complètement la régler. En effet, un défaut de positionnement au travail ainsi que les mouvements inadéquats devront être identifiés.

Il sera également intéressant d’effectuer un travail de renforcement musculaire spécifique (de type excentrique et concentrique) puis un renforcement global du membre supérieur, afin d’aider la musculature à pallier à la charge demandée et favoriser un retour au travail, dans de bonnes conditions et le plus rapidement possible.

Pour des inflammations rebelles, il pourra être proposé par le médecin spécialiste, une injection de corticoïdes, le nombre d’injections étant limité pour ne pas nuire à la qualité du tendon à terme.

Sur le plan kinésithérapeutique, l’utilisation de la méthode du crochet aura bien entendu tout son sens puisqu’elle permettra de faciliter le mouvement et donc éliminer les adhérences entre les plans musculaires.

 

Conclusion

L’épicondylite est une pathologie relativement répandue dans les métiers où l’on sollicite de manière répétitive l’avant bras, le poignet et la main. Cette pathologie trouvera un terrain favorable pour s’installer, dans un contexte où l’individu adoptera une mauvaise position de travail avec peu de repos entre les stimulations du membre sollicité.

Il conviendra donc d’éliminer au maximum les mouvements inutiles et parasites, d’améliorer sa posture de travail, de limiter les mouvements nécessitant une force importante et dans le cas échéant, de faire appel à une machine lorsque l’effort demandé est important et répétitif.

 

SIDIBE Mariam – Kinésithérapeute – Spécialisée en revalidation orthopédique – All right reserved